Mon bon ami, cher lecteur, l'internet et cette partagitude est un océan digital. Il arrive que des sujets l'agitent comme des vents rident sa surface, que des opinions l'échauffent, mais le plus significatif dans les masses d'eau quand on y barbotte c'est le courant. Je le suis.
Avoir lu que les chinois ne font pas la différence entre journalisme et espionnage m'a convaincu de ne pas jeter ce journal contenant la fabuleuse interview dont je m'apprête à décupler l'ampleur.
Elle contient deux trois nouvelles qui vont vous remettre les compteurs à zéro concernant la Chine. Si si, sans rire, vraiment...
Première chose étonnante, j'ai vérifié sur Tahiti Today, eh bien rien, pas de relais, étrange car par bien des côtés cette interview a des airs de désinformation, ou alors ce n'est qu'une interview fort peu digne d'intérêt, je me refuse à y croire.
Une amie aime à me rappeler que les sujets tabous sont des sujets particuliers, c'est peut-être à cause de cela que l'info a glissé dans le plus parfait abîme de silence radio ; alors qu'excessivement spectaculaire.
Quel tabou au fait ? Eh bien l'enrichissement pardi.
Ces propos d'une politologue à l'institut de diplomatie de Chine à Pékin sont aussi le fait d'un journaliste. A ma connaissance, aucun scandale, aucun droit de réponse demandé, un bien beau silence que je romps et qui dure depuis le 16 avril.
Situons vite fait, outre que ce soit à Tahiti il y a quelques gros travaux en direction d'un développement du tourisme sur la grande île, bien sûr les discussions peuvent encore prendre de nombreux mois. Peut-être l'enjeu de développement hâtera les choses, au lieu comme à son habitude de les gâter, il n'en reste pas moins que, non seulement la fréquentation de la Polynésie est en baisse constante mais, en supplément, Tahiti ne parvient pas tirer son épingle du jeu, à garder quelques touristes, ne serait-ce que quelques jours. Ils s'éparpillent dès leur descente du gros porteur et en prennent un autre, plus léger car local et s'envolent à nouveau. Rien de véritablement intéressant ne les retenant ? Que voulez-vous, Bora, Fakarava, le cimetière d'Atuona...
Pour grossir le trait de ce que tente Tahiti elle voudrait coller au modèle Hawaï, Shopping et casinos ? Vous allez voir ce que vous allez voir d'ici quelques années, nous a-t-on appris avec des investisseurs chinois.
Voyons-nous là une sorte de traité transpacifique ? Du temps, pas encore trop lointain, de notre présidence indépendantiste l'opposition n'avait pas de mots assez durs pour qualifier la tentation de la Chine. Désormais renversée, la situation politique mène à l'évidence, assez désolante, que les mots ont juste changé de bouche.
Certainement par esprit de contradiction ce bon Oscar Manutai Temaru, désormais interdit d'investisseurs chinois est allé s'acoquiner avec des japonais et aurait acheté une machine à recycler les matières plastiques en pétrole ; je leur laisse un peu de temps avant de m'intéresser à la suite de cet achat dont on cause peu. Sur Tahiti nous avons un gisement d'ordures de cette matière proprement énorme et à l'heure où je vous parle dans les îles qui font les archipels polynésiens on continue à faire de grands trous dans les cocoteraies avec l'engin des mairies... Bref, disons juste que pour le traitement écolo des ordures ménagères, sorti des brochures d'information et autres publicités c'est pas la priorité des priorités...
J'ai lu et entendu qu'il n'y a pas de français de seconde zone, mais des français point barre... Ici à la fois France et pays sous statut d'autonomie, il y a peu réinscrit à l'Onu sur la liste des pays à décoloniser, la Polynésie veut croire dans l'avenir, a une communauté chinoise largement francisée et métisée ; et là ben c'est pas la Sorbonne mais l'invitée dont je vais bien finir par vous entretenir, excusez du peu, politologue à l'institut de diplomatie de Chine à Pékin, c'est pas tous les jours qu'on peut l'espionner.
L'enchaînement des questions, bof, il y a quelques échanges brefs, accrochez vos ceintures, moi qui vous les retape ces lignes je n'en reviens toujours pas.